Association des Parents d’Élèves
Lycée Emile Zola - 35000 RENNES

-La fin de l'année 2018 à vu des mouvements de protestation de lycéens impacter le déroulement des cours. Le lycée Zola a été finalement assez peu touché en comparaison d'autres lycées rennais plus contestataires..

La réforme des Lycées proposée par le Ministre de l'Education Nationale est pourtant basée sur de bonnes intentions : les élèves des lycées doivent acquérir des compétences générales pour réussir dans l'enseignement supérieur.

Ces compétences seront mieux et plus facilement acquises si l'élève peut choisir librement les matières suivies. D'où le remplacement des filières existantes (L ,ES, S) par un tronc commun accompagné de combinaisons de spécialités choisies par les élèves et couvrant l'ensemble des disciplines actuelles proposées dans l'enseignement secondaire général (12 au total) : Choix de 3 spécialités dès la Première, puis deux parmi ces 3 pour la Terminale. La spécialité "abandonnée " en fin de Première fait l'objet d'une épreuve avancée du baccalauréat.

Une réforme doit apporter des progrès. La mise en œuvre des bonnes intentions initiales de la réforme des Lycées 2019 se confronte cependant à des difficultés de mise en œuvre des spécialités. La promesse de laisser les élèves libres de leurs choix ne sera pas tenue, du moins en 2019, car :

- le choix des spécialités de chaque lycéen est limité aux spécialités disponibles dans le lycée ou souhaitées par sa direction

- les spécialités sont regroupées par 3. Toutes les combinaisons ne seront pas possibles dans un Lycée. Ainsi, à ZOLA 9 « triplets » seront disponibles.

- la DHG (Dotation Horaire Globale) de chaque lycée limite par le budget d’heures disponibles les combinaisons possibles

- la constitution des classes ainsi que la « Fabrique » des Emplois du temps – véritable casse tête - limitent également les possibles.

Il ne sera pratiquement pas possible pour un élève de rester dans son Lycée pour suivre deux spécialités et de suivre une troisième spécialité dans un autre Lycée de Rennes : les proviseurs ne peuvent pas aligner leurs emplois du temps.

Les programmes sont également impactés par la réforme. Ainsi les élèves de seconde en 2018 – 2019 suivront l’année prochaine les nouveaux programmes de première sans avoir suivi les nouveaux programmes de seconde. Certains contenus correspondant à des spécialités nouvelles, sont encore mal précisés aux yeux des professeurs eux mêmes.

A noter également que les attendus des filières de l'enseignement supérieur ne sont pas connus à ce jour. Comment choisir librement 3 spécialités en première, puis deux en Terminale, quand ces choix peuvent obérer l'orientation en fin de terminale ?

Il faut espérer que Les critères de recrutement dans l’enseignement supérieur vont se diversifier pour prendre en compte la fin des filières du secondaire. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Au final, pour l’année prochaine, c’est vers une continuation de la situation actuelle avec ses sections L, ES et S qui va perdurer sous la forme de triplets de spécialités limités. C’est-à-dire que les triplets ont été constitués autour de 3 blocs, sur la base des matières principales des sections actuelles permettant d’entrer dans les formations de l’enseignement Supérieur : Blocs Scientifique, Sciences humaines, et Littéraire.

Avec des spécialités non proposées, du fait des Emplois du temps : Par exemple, dans le bloc scientifique, seule sera conservée la possibilité d’une spécialité SES mais pas la spécialité Histoire Géo.

Cette réforme demande aux élèves de se construire un « projet » de formation dès la première, ce qui est souvent très prématuré.

Des heures dédiées pour aider les élèves à bâtir ce projet personnel sont prévues dans la réforme (54h par an), mais leur mise en place n’est pas définie à ce jour : Par quels enseignants , sur quel budget ?

Il y a un risque d’accentuation de l’écart social entre les élèves, toutes les familles ne pouvant pas aider leur enfant à choisir ce qui lui convient le mieux.

Donc, une réforme ambitieuse, mais sans les moyens nécessaires et mise en œuvre dans la précipitation.

A l’APE du Lycée Zola, nous nous sommes saisis du sujet de manière positive dès le premier trimestre avec un sondage effectué auprès des familles de tous les élèves de seconde sur leur choix de 3 spécialités à suivre en Première parmi l’ensemble des 12 spécialités possibles.

A partir de ce sondage, nous avons pu proposer des triplets correspondant le mieux au résultat de ce sondage.

Le Lycée a également récolté les demandes des élèves de seconde sur la base des spécialités qui seraient offertes au Lycée ZOLA. Ces spécialités ont été en fait déterminées par le Rectorat.

In fine, le choix des triplets de spécialités possibles à ZOLA est la résultante des choix du Rectorat, de la contrainte apportée par la DHG, des enseignements déjà en cours au Lycée, et des demandes faites par les fiches de vœux des Parents.

Le respect des vœux des familles sera de toute façon soumis à l’approbation du Conseil de Classe, avec un risque de contrainte supplémentaire : il faudra qu’il y ait assez de places disponibles dans les triplets souhaités par les familles !

Un vrai casse-tête pour l’Administration du Lycée…

Nous avons également contacté les enseignants du Lycée et organisé une réunion de partage sur la mise en œuvre de la réforme au Lycée.

Les Enseignants prennent t acte des ambitions positives de la réforme, mais déplorent le manque de moyens et la précipitation autour de cette réforme.

La FCPE et l’ensemble des syndicats enseignants demandent le report de la réforme.

Pour le moment, au vu de la mobilisation actuelle, ce report semble peu probable.

Olivier Can